Tunisie : La Tunisie entre-t-elle dans une nouvelle crise politique avec le dernier taux de participation au scrutin législatif inférieur à 9% ? Après l’annonce de ce chiffre, l’opposition a appelé au départ de Kaïs Saïed dont la légitimité est de plus en plus mise à mal. L’homme avait basé sa prise de pouvoir du 25 juillet 2021 sur un péril imminent qui menaçait le pays et le soutien populaire dont il bénéficiait, ayant été élu avec plus de 72% des voix en 2019. Aujourd’hui, ce soutien s’est érodé comme le confirme la forte abstention, aussi liée à la situation économique critique dans le pays. Les résultats préliminaires des législatives doivent être annoncés ce lundi 19 décembre.
Toujours aucun mot du président de la République face au taux d’abstention record pour le dernier scrutin législatif. Mais chez ses soutiens fidèles et aujourd’hui candidats pour certains, pas de crise de légitimité. Des militants de la première heure comme les candidats Faouzi Daas et Ahmed Chaftar, qui sont tous deux en lice pour le second tour, se sont félicités de leurs résultats.
Opposition dispersée
De l’autre côté, l’opposition reste dispersée malgré l’appel du parti Ennahda à rassembler les forces politiques et sociales pour un meilleur futur. Beaucoup sont unanimes sur la nécessaire démission du président Kaïs Saïed, selon eux, et certains préparent même l’après comme le parti Afek Tounes qui réclame la mise en place un gouvernement d’urgence économique.
Peu audible
Mais ces invectives restent pour le moment peu audibles dans un contexte où l’abstention des Tunisiens n’est pas corrélée à une manifestation massive contre Kaïs Saïed ou à une chute vertigineuse de sa popularité. Beaucoup de Tunisiens sont surtout désengagés du fait politique face à des préoccupations économiques qui pèsent de plus en plus lourd. Le secteur du lait prédit une nouvelle pénurie dans les jours à venir. Une tension de plus qui vient s’ajouter à ce contexte post-électoral tendu.