Twitter a officialisé la fin de la gratuité de son API pour les développeurs tiers. Résultat : de nombreux comptes, qui en profitaient, vont sans doute cesser de fonctionner.
Prévue pour le 9 février, la mesure a été officialisée sur le compte Twitter Dev. À la place, une offre payante basique sera mise en place. Pour le moment, aucune information n’a été communiquée concernant le prix et les fonctionnalités incluses à l’abonnement.
Si l’information peut sembler abstraite aux utilisateurs standard, elle n’en demeure pas moins alarmante pour des millions de comptes Twitter actifs.
Bien qu’il existe également une version premium de cette API, destinée à des usages intensifs, sa formule gratuite permettait à quelques millions de comptes très suivis, souvent tenus par des particuliers ou de petites équipes, de poursuivre leur activité sur Twitter. On pense, par exemple, à Pikaso (173 000 followers) ou Remind me of this tweet (538 000 followers), deux bots très utilisés, permettant respectivement de prendre des captures d’écran d’un tweet et de programmer l’envoi d’un rappel par tweet à une date spécifique.
Les outils de gestion des réseaux sociaux pourraient bien, eux aussi, souffrir de ce revirement de situation. Au lendemain de l’annonce, Buffer, outil de planification de posts sur les plates-formes sociales, laissait planer le doute sur sa future prise en charge de Twitter.
D’autres comptes spécialisés dans le divertissement, mais tout aussi plébiscités par la twittosphère, sont voués à subir le même sort, à l’image du chat Pépito ou d’Every SpongeBob Frame in order, divertissant près de 200 000 internautes chacun.
Une grande partie des millions de comptes impactés par la nouvelle ont confirmé dans la foulée qu’ils se refusaient à payer pour un service jusqu’ici libre d’accès, et qu’ils cesseraient leur activité. L’amertume est d’autant plus forte que ces comptes ont activement contribué au développement, à la popularité et à l’enrichissement de Twitter.
La suspension de la gratuité de l’API Twitter soulève d’autres enjeux autrement plus sensibles au regard de la recherche. Utile pour les étudiants, les chercheurs et les analystes de tous bords, l’outil offre accès à des milliards de tweets, et donc de données. Une vraie mine d’or de laquelle tirer suffisamment de matière nécessaire à l’élaboration de rapports, d’analyses, de tendances permettant de déchiffrer le monde actuel, de nourrir la connaissance et de lutter contre la désinformation.
Bien que l’on ne sache pas encore combien il faudra désormais débourser pour accéder à ces informations, Elon Musk a, dans un tweet, sous-entendu que l’abonnement tournerait autour d’une centaine de dollars par an, un budget possiblement trop élevé pour les chercheurs indépendants et les étudiants.