Bénin: Les assises annuelles sur la sécurité intérieure, essentiellement consacrées aux attaques terrorisme qui se multiplient dans le nord du Bénin depuis décembre 2021, se sont achevées hier à Cotonou. Les participants ont formulé mardi soir une vingtaine de recommandations, dont celle d’aller au-delà de la réponse militaire.
La presse a été tenue à l’écart. Lorsque les organisateurs lui donnent l’accès à la salle pour la clôture, l’écran qui affichait les recommandations était éteint.
Selon nos informations, dix-neuf recommandations sanctionnent la réunion, à laquelle participaient de hauts gradés de l’armée et de la police, des élus, des experts venus de la Mauritanie, du Burkina, du Sénégal, et la fondation allemande Hans Seidel, avaient pour feuille de route d’améliorer le dispositif existant.. Il est proposé par exemple que le Bénin adopte rapidement sa stratégie de lutte contre l’extrémisme violent et désenclave les localités à risque.
Comme à l’ouverture, la représentante de la fondation Hans Seidel est revenue sur la nécessité des rencontres « civilo-militaires ». « L’effectif des forces de défense et de sécurité n’est pas grand, il va falloir les faire aider par les populations qui détiennent les informations mais qui hébergent aussi les malfrats », explique Madame Adjira Frank. Cette collaboration ne sera possible que la base d’une confiance totale, prévient la représentante.
William Assanvo, expert invité, est chercheur principal à l’Institut d’études de sécurité au Sénégal et a travaillé sur l’expansion du terrorisme vers les pays côtiers. Pour lui, il faut appréhender la menace au-delà des attaques. « La nécessité de couper les ressources à ces acteurs de l’insécurité tel que le carburant qui se procure à travers la contrebande de carburant et la contrebande de motos dont une partie transite par le Bénin », préconise-t-il.
Le ministre de l’Intérieur s’est dit favorable aux initiatives communes. « La coopération entre les différentes forces qui luttent contre les ennemis de la paix, plus qu’une option, est une nécessité vitale pour le Bénin ».
Les recommandations seront transformées en plan d’action, les autorités n’ont pas donné de calendrier.