Au Burkina Faso, les magistrats, les greffiers et les gardes de sécurité pénitentiaires observent un arrêt de travail de 72 heures pour protester contre les agressions dont ils sont victimes. Le dernier acte d’agression remonte au 8 juin 2017, quand les populations de la ville de Manga, située à une centaine de kilomètres au sud de Ouagadougou ont pris d’assaut leur palais de justice pour exiger la libération immédiate et sans condition d’un individu placé sous mandat de dépôt. Une partie du palais a été saccagé par les habitants.
Les magistrats dénoncent le mutisme des autorités et de la classe politique face aux violences à répétition contre l’institution judiciaire. Les syndicats déplorent la réaction tardive des forces de sécurité dans tous les cas où les palais de justice ont été assiégés par des manifestants.
C’est pour interpeller les pouvoirs publics sur l’inviolabilité des enceintes des palais de justice et des établissements pénitentiaires et en soutien à leurs collègues de la ville de Manga qu’ils ont décrété ces 72 heures d’arrêt de travail. Aucun acte ni document ne sera délivré dans les palais de justice. Et les visites aux personnes détenues seront suspendues pendant la durée du mouvement.
Les magistrats et les gardes de sécurité pénitentiaires exigent une rencontre avec les ministres de la Justice, de la Sécurité et de l’Administration du territoire afin d’échanger sur la sécurisation des palais de justice et des maisons d’arrêt. Les six syndicats signataires de la déclaration préviennent que le mouvement sera reconduit en l’absence de prise de mesures urgentes pour la reprise du travail dans le palais de justice de Manga.