Audience hier, vendredi 14 juillet, au tribunal militaire de Yaoundé dans l’affaire du notaire Me Harissou contre État du Cameroun. Avec ses co-accusés, trois journalistes, il est poursuivi pour hostilité contre la patrie et port illégal d’armes de guerre, notamment. Un nouveau collège de juges a récemment été désigné pour reprendre un procès démarré en janvier 2016.
Pour ses premiers pas dans cette affaire le nouveau collège des juges a décidé de renvoyer la cause au 24 juillet 2017. Motif : réouverture des débats avec pour enjeu la réadmission ou non des éléments de preuves et expertises, déjà rejetés lors des précédentes audiences.
Mais pour la défense, cette question ne se pose plus, puisque déjà évacuée par le premier collège des juges comme l’explique à RFI maître Claude Assira, avocat de Rodrigue Ntongué, l’un des confrères journalistes poursuivis dans cette affaire :
« La décision de rejeter les pièces est une décision juridictionnelle qui n’a été contestée par personne, même pas par le parquet qui a l’air aujourd’hui de vouloir revenir en arrière sur cette décision qui est une décision qui est définitive. Il s’agit de la même procédure, même acte de saisine et par conséquent on ne peut pas à l’infini décider de changer de braquet jusqu’à ce que ça vous convienne ».
Une position que réfute l’accusation qui compte sur cette réouverture probable des débats pour relancer son plaidoyer. Mais la défense s’interroge sur le niveau d’indépendance des juges.
Maître Saskia Ditisheim, avocate de maître Harissou, le principal accusé dans cette affaire : « Je veux croire que le juge va être indépendant. C’est ce qui m’inquiète le plus. C’est l’indépendance du tribunal ».
Poursuivi pour hostilité contre la patrie et outrage au président de la République entre autres, maître Harissou -notaire- est détenu depuis le mois d’aout 2014. Ses co-accusés Rodrigue Ntongué, Baba Wamé, Félix Cyriaque et Ebolé Bola – tous journalises – sont quant à eux poursuivis pour non dénonciation. Ils comparaissent libres.