Au Tchad, l’ancien maire de Moundou, Laoukein Kourayo Médard est aux arrêts depuis deux jours. Même si on ne sait pas grand-chose des raisons du placement en garde à vue du leader politique qui est arrivé 3e lors de la présidentielle d’avril 2016, tout laisse croire qu’il s’agit d’un règlement de compte politique.
Ce vendredi matin 14 juillet, Mbairemtar Prosper, député du CTPD, le parti de Laoukein Médard, a été empêché pendant plusieurs heures d’accéder au commissariat où l’ancien maire est gardé.
Avant lui c’est l’avocat maître Boniface qui a été brutalement renvoyé du commissariat, alors qu’il venait rendre visite à son client. L’épouse de l’ancien maire a subi le même traitement à plusieurs reprises. « [Laoukein Médard] pourra avoir accès à son avocat. Il a déjà eu accès à son avocat hier. Ça je vous le confirme (…) Il n’y a pas de problème », affirme cependant le substitut du procureur de Moundou.
Laoukein Médard a été interpellé jeudi après-midi sous des tirs nourris de la police et de la gendarmerie, après une plainte de la tutelle de la mairie de Moundou qui a constaté des fautes de gestion du temps où celui-ci gérait la municipalité. Il a été enfermé dans la même cellule que des détenus de droit commun.
Selon des sources judiciaires, le parquet à qui le rapport d’enquête a été transmis a simplement demandé une enquête, mais pas une interpellation. Mais jeudi, c’est une convocation demandant à l’homme politique de se rendre immédiatement au commissariat qui a été délivrée à son domicile.
Constatant qu’il était absent, les forces de l’ordre repartent et reviennent quelques heures plus tard, tirant des grenades lacrymogènes et des balles réelles, avant de se saisir de Laoukein Médard qui entre-temps était revenu chez lui