En Corée du Sud, le leader de l’opposition, Lee Jae-myung a été transporté à l’hôpital ce lundi 18 septembre, après dix-neuf jours de grève de la faim. Le chef du Parti démocrate, défait de peu à la dernière présidentielle exigeait la démission de tous les membres du gouvernement conservateur, responsables – selon lui – d’échecs cuisant lors de cette première année au pouvoir. Cette démarche visait à dénoncer la pratique autoritaire du pouvoir menée par le président actuel, Yoon Suk-yeol. Une décision extrême qui divise en Corée du Sud alors que certains accusent l’opposant de vouloir échapper à la justice. Accusé dans plusieurs affaires de corruption, un mandat d’arrêt a été délivré contre lui ce lundi.
Presque inconscient, devant une foule de caméras et de photographes, Lee Jae-myung a finalement quitté son bureau de l’Assemblée nationale sur un brancard. Après dix-neuf jours à s’alimenter seulement de sel et de liquide, il est transporté à l’hôpital ce lundi.
Depuis le 31 août, le chef de l’opposition a lancé une grève de la faim : « Je ne suis pas parvenu à empêcher l’incompétence et la fuite en avant du régime. Je suis indigné en tant qu’homme du peuple qui voit la démocratie et les moyens de subsistance des gens s’effondrer sous la tyrannie. J’empêcherai la destruction de la démocratie avec la détermination de ma propre vie. En dernier recours, je débute aujourd’hui un jeûne illimité. »
Mandat d’arrêt
Mauvaise gestion économique, menace de la liberté de la presse, du droit de grève et incapacité à s’opposer au déversement des eaux usées des réacteurs de Fukushima, voilà ses critiques envers le pouvoir conservateur. Mais certains estiment qu’ils détourne aussi ce moyen de lutte historique en Corée du Sud, notamment utilisé par les opposants à la dictature dans les années 1980.
Le jour même de son départ à l’hôpital, un nouveau mandat d’arrêt est requis contre lui. Accusé de corruption, de transferts de fonds vers la Corée du Nord ou d’attribution frauduleuse de marché public, il ne peut être inculpé sans que l’Assemblée nationale, contrôlée par son parti, ne lève son immunité parlementaire. Un enjeu supplémentaire pour des élections législatives cruciales d’avril 2024.
Corée du Sud: Lee Jae-myung, le chef de file de l’opposition hospitalisé (rfi.fr)