Côte d’Ivoire : Ce jeune prodige était l’un des chefs de file du rap underground entre 2012 et 2014. Après un hiatus de trois ans, de nouveaux morceaux en 2017 avaient ouvert la voie au gospel dans le rap ivoirien. Yung King est enfin remonté sur scène, samedi 12 novembre, à Abidjan, à la Fabrique culturelle.
Les fans de Yung King sont du genre fidèle. Cela faisait huit ans qu’ils attendaient son retour sur scène et ce samedi soir à Abidjan, ils ont répondu présents avec une ferveur digne d’un jour de messe… car le rappeur est aussi pasteur.
« Un chrétien qui fait du rap »
« Je dirais que je suis un chrétien qui fait du rap, plutôt que faire du rap chrétien. Dans ce que je fais, on sent beaucoup ma foi. Par exemple, il n’y aura pas de gros mots dans mes textes. Il y aura aussi des chansons qui seront totalement dédiées à Dieu », explique-t-il.
Une position ambivalente pas facile à assumer, surtout du côté de l’Église.
« Ça a été chaud au début, ça a été très chaud. Ça a été très chaud au niveau de l’Église, déjà, quand j’ai commencé avec du rap gospel parce que dans le temps, le rap, c’était perçu comme démoniaque ! Mais là, ça va. Avec le temps, par doses homéopathiques, ils ont fini par l’accepter, donc ça va », ajoute Yung King.
Du rap héritier du gospel donc, mais aussi un rap underground, inspiré et sans concessions.
« Un peu hardcore »
« Mon univers est plutôt… Ça va paraître bizarre, pour un pasteur, mais il est très sombre en termes de musicalité, de mélodies. C’est très rap. Donc c’est pour ceux qui aiment du rap… un peu hardcore, on va dire ça comme ça », précise-t-il.
En tout cas, le public est conquis. Yung King vient de signer avec une maison de disques dont il préfère encore taire le nom… et devrait remercier bientôt ses fans de leur fidélité avec de nouveaux projets.