Pas facile de vivre tous les jours avec les contraintes du diabète. Petit rappel pour bien vivre avec la maladie.
Les conséquences du diabète sont trop méconnues. Pourtant, d’après l’Association française des diabétiques, on compte parmi les patients plus de 30 000 amputés, 35 000 aveugles et 300 000 victimes d’infarctus. Complications aux yeux, aux nerfs, au cœur : les effets d’un diabète non surveillé peuvent être redoutables. La maladie multiplie notamment par trois les risques de maladies cardiovasculaires.
Diabète : attention au coeur
Le diabète altère les gros vaisseaux qui irriguent le cœur, le cou ou les jambes. Ces atteintes se nomment macroangiopathie. Par quel mécanisme ? Des dépôts de graisse s’accumulent sur les parois des artères, le phénomène étant même accentué par l’hypertension, le tabagisme ou une alimentation trop riche en graisse. Avec le temps, ces dépôts se durcissent, jusqu’à casser ou former des caillots (thrombose).
En obstruant les artères, elles peuvent provoquer des infarctus (infarctus du myocarde si c’est l’artère irrigant le cœur). Autre conséquence : l’accident vasculaire cérébral en cas d’hypertension artérielle. Les diabétiques sont 2 à 3 fois plus exposées à ces atteintes vasculaires ou cérébrales.
Diabète : attention les yeux !
Le diabétique peut également souffrir d’une altération des petits vaisseaux sanguins à l’extrémité des artères appelés capillaires.
L’altération des capillaires de la rétine (rétinopathie) est très courante puisque 50 % des diabétiques de type 2 sont touchés. C’est la première cause de cécité avant 65 ans en France. Le paradoxe est qu’il est possible d’avoir une bonne vue et d’être atteint de rétinopathie diabétique. Il existe toutefois des signes d’alerte comme la déformation des images ou des lettres à la lecture ou la sensation de voile.
Un examen annuel ophtalmologique est donc vital pour pouvoir détecter cette altération avant qu’elle n’atteigne le centre de l’œil et la rétine avec des dommages irrémédiables.
Diabète : des nerfs fragiles
L’atteinte des nerfs ou neuropathie, est très fréquente, et l’est encore davantage quand le diabétique avance en âge. Les répercussions dépendent du type de nerfs touchés.
• Dans le cas de nerfs moteurs, c’est la force musculaire qui sera atteinte.
• Dans celui des nerfs sensitifs, le malade souffrira de douleurs et des troubles (crampes, démangeaisons, mauvaise perception dans la position des jambes).
• Dans le cas d’une atteinte du système nerveux végétatif, des troubles du système digestif sont remarqués (diarrhée, constipation) ainsi que de l’appareil cardio-vasculaire (sensation de vertige lors d’un passage à la position debout) ou de l’appareil génital et urinaire (trouble de l’érection, impuissance, incontinence ou rétention urinaire).
Lorsque la neuropathie diminue la sensibilité à la douleur, elle retarde d’autant la détection de la pathologie, en rendant indolore une blessure au pied par exemple.
Diabétiques aux pieds d’argile
Les complications des pieds sont une conséquence directe de la détérioration des nerfs et des artères. Elles ne sont pas à négliger car une simple blessure au départ anodine va s’amplifier, s’infecter. Prise en charge trop tardivement, l’amputation sera alors l’ultime recours.
Une étude a recensé 8000 amputations par an, d’orteils ou de pieds. Il est donc important de porter une attention régulière à ses pieds et de savoir repérer rapidement ongles incarnées, mycoses (infections dues à des champignons), plaies légères, corne provoquant fissures et crevasses… Les chaussures devront aussi être scrupuleusement choisies pour leur confort et soigneusement inspectées afin d’y déloger tout corps étranger.
… Et n’oubliez pas les reins !
Là encore, l’évolution de la complication au niveau du rein est diffuse : elle se fait sans que le malade diabétique en ait conscience. Si la détection intervient trop tard, il y a risque d’en arriver au stade ultime, c’est-à-dire l’obligation de suppléer artificiellement la fonction rénale défaillante. C’est la dialyse avec 10 000 nouveaux cas par an en France.
Auteur: Catherine Cordonnier – TopSante