Côte d’Ivoire : Défaut de permis de construire, matériel non conforme, manque de contrôle de l’État… Rien que cette année à Abidjan, au moins quatre immeubles se sont effondrés et causé la mort de 13 personnes. De l’aveu même du ministère de la Construction, 80% des chantiers de la capitale économique ne détenaient pas de permis de construire en 2021.
Dans son enquête menée sur plus d’un mois l’an dernier dans les grandes villes du pays, le Conseil national des droits de l’homme identifie les raisons de l’épidémie d’écroulements d’immeubles.
Il y a d’abord l’absence de permis de construire. À cause des frais annexes élevés, de la lenteur de la procédure et des difficultés d’obtention de l’arrêté de concession définitive, les bâtisseurs préfèrent passer outre.
Les effondrements sont également dus à l’utilisation de mauvais matériaux, de personnel peu qualifié, mais aussi aux manquements de l’État, dont les contrôles administratifs et techniques sont rares. D’après le rapport, seuls 140 agents sont mobilisés sur la ville d’Abidjan et ses six millions d’habitants.
Pour Adon Yapi Léonce, directeur des programmes au CNDH, le gouvernement doit très vite augmenter les moyens humains, matériels et financiers, pour rendre la surveillance efficace. Il recommande également de faciliter l’obtention des permis de construire.
La justice se penche désormais sur cette situation. En avril, le procureur de la République a lancé des poursuites pour homicide et blessures involontaires.