Escroquerie : Depuis dix ans maintenant, D. Ndiaye n’arrive pas à faire des enfants avec son épouse. Une situation fort embarrassante qui le pousse à consulter un marabout, en la personne de Abdou Diallo qui lui a été recommandé. Ce charlatan lui demande une somme d’un million et demi FCfa, en lui assurant qu’il retrouvera sa puissance d’homme, l’érection qui lui fait défaut. Seulement, les bains mystiques que le charlatan lui a fait faire, se sont avérés infructueux.
« C’est Cheikh Diassy qui m’a mis en rapport avec ce charlatan. Je lui ai dit que voilà des années que ma femme n’arrive pas à me faire un enfant. Je lui ai dit que je suis prêt à donner tout ce que j’ai pour arriver à mes fins. C’est pourquoi je lui ai remis 2 millions FCfa. Mais à ma grande surprise, il a pris la poudre d’escampette après avoir encaissé l’argent », déclare le plaignant.
C’est une tout autre version que le prévenu a servie à la barre du Tribunal de grande instance de Mbour. « Daouda m’a contacté pour me dire que sa femme est stérile, mais qu’elle avait déjà eu un enfant. Je lui ai fait la remarque que dans ce genre de situations, il faut voir des deux côtés, aussi bien de la femme que de l’homme. Je lui fais alors prendre des bains. Au bout de trois jours, il m’a exprimé sa satisfaction et m’a remis une somme de 600 000 FCfa», a déclaré le prévenu, qui demande des dommages et intérêts de 2 millions FCfa.
Mais il n’y avait pas que Daouda Ndiaye à avoir porté plainte contre ce charlatan. « C’est à Sokone que ma femme et moi l’avons rencontré pour la première fois. Il nous a fait savoir que son père est beaucoup plus fort que lui. C’est alors que nous nous sommes rendus en Casamance. C’est dans une auberge qu’il nous a accueillis. Il nous a fait faire des bains mystiques et il y avait des choses bizarres comme des têtes de chats. Je lui ai remis 300 000 FCfa et trois talismans. Mais tout cela n’a servi à rien. Je n’ai pas pu voyager », déplore Aliou Diassy, qui a demandé des dommages et intérêts d’un million et demi FCfa.
« Mon client n’a démarché personne. Ce sont eux qui sont allés vers lui pour des prières. Et il leur a clairement indiqué que tout ce qu’il pouvait faire, c’est de prier et que seul Dieu a le remède. Par conséquent, on ne saurait parler d’escroquerie ni d’abus de confiance », a plaidé la défense.
L’affaire a été mise en délibéré pour être jugée le 3 janvier.