Nouvelle étape dans la guerre commerciale de Donald Trump : le président américain a signé, lundi 10 février, un décret fixant au 12 mars la date d’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium, « sans exception ».
« Toutes les importations d’articles en acier et d’articles dérivés de l’acier provenant d’Argentine, d’Australie, du Brésil, du Canada, des pays de l’Union européenne, du Japon, du Mexique, de la Corée du Sud et du Royaume-Uni » sont concernées, indique l’un de ces textes.
Plusieurs grands pays visés
Dans un autre décret, Donald Trump vise « toutes les importations d’articles en aluminium et dérivés de l’aluminium provenant d’Argentine, d’Australie, du Canada, du Mexique, des pays de l’Union européenne et du Royaume-Uni ». Il avait cependant dit envisager une exemption pour l’Australie, après des déclarations en ce sens du Premier ministre Anthony Albanese, en raison selon le président américain d’un « excédent » commercial avec cet allié d’Océanie.
« Nous ne voulons pas que cela nuise aux autres pays, mais ils tirent profit de nous depuis des années et des années », avait accusé Donald Trump, dans le Bureau ovale. Ces mesures affecteraient particulièrement le Canada, principal fournisseur d’acier et d’aluminium des États-Unis.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a promis, mardi 11 février, une réponse « ferme et claire » de son pays à des droits de douane américains sur l’acier, « si cela s’avère nécessaire » en cas d’échec d’une solution à l’amiable. « Nous travaillerons avec l’administration américaine au cours des prochaines semaines pour mettre en évidence les impacts négatifs de ces droits de douane inacceptables sur les Américains et les Canadiens », a déclaré M. Trudeau à l’AFPTV, en marge du sommet sur l’IA à Paris.
« Nous travaillerons également avec nos partenaires et amis internationaux. Et si cela s’avère nécessaire, notre réponse sera bien sûr ferme et claire », a-t-il prévenu. M. Trudeau a estimé que des droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium canadiens seraient contreproductifs économiquement car « nos économies sont intégrées ». « L’acier et l’aluminium canadiens sont utilisés dans un certain nombre d’industries américaines clés, qu’il s’agisse de la défense, de la construction navale, de l’industrie manufacturière, de l’énergie ou de l’automobile », a-t-il ainsi fait valoir.
Le reste du monde prêt à riposter
Le Brésil, le Mexique et la Corée du Sud sont aussi d’importants fournisseurs d’acier. La fédération de l’acier au Royaume-Uni, UK Steel, s’est inquiétée d’un « coup dévastateur » pour un secteur déjà en perte de vitesse. La position de ce pays semble cependant plus nuancée : « Nous travaillons avec l’industrie et nos homologues américains pour régler les détails », a déclaré un porte-parole du Premier ministre britannique, Keir Starmer. « Il est évidemment important que nous adoptions une approche réfléchie », a-t-il ajouté. Le président sud-coréen par intérim Choi Sang-mok a, quant à lui, promis mardi de « protéger les intérêts » des entreprises du pays en construisant une « relation de proximité » avec l’administration Trump et en « élargissant nos options diplomatiques », la Corée du Sud étant le quatrième plus important exportateur d’acier à destination des États-Unis, derrière le Canada, le Brésil et le Mexique.
« Les droits de douane injustifiés imposés à l’UE ne resteront pas sans réponse : ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées », a pour sa part assuré la présidente de la Commission européenne dans un communiqué. « Je regrette profondément » cette décision, a souligné Ursula von der Leyen. Les pays de l’UE répliqueront « ensemble », a assuré de son côté le chancelier allemand Olaf Scholz. Lors de la première présidence Trump, les Européens avaient adopté des représailles très ciblées, comme sur le bourbon ou les motos Harley-Davidson.
États-Unis: les droits de douane sur l’aluminium et l’acier de Trump entreront en vigueur le 12 mars