La guerre au Soudan a débuté le 15 avril 2023 entre l’armée du général al-Burhan et les paramilitaires du général Hemedti. Depuis, plusieurs négociations ont eu lieu en lien avec ce conflit qui a fait des milliers de morts, ainsi que plus de 5,6 millions de déplacés et réfugiés. Des discussions avaient déjà eu lieu à Jeddah, sans succès, en mai et juin dernier, sous l’égide notamment des États-Unis et de l’Arabie Saoudite. Avec leur reprise, le chercheur Roland Marchal estime que, cette fois, elles pourraient être plus prometteuses.
Des négociations pour un cessez-le-feu au Soudan se sont ouvertes ce 26 octobre 2023 à Jeddah, en Arabie saoudite. Les délégations des deux parties au conflit sont présentes : celle du chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhan, et celle du chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), le général Mohamed Hamdan Dogolo, dit Hemedti.
Ces discussions – sous l’égide des États-Unis et de l’Arabie saoudite – ont pour objectif d’obtenir un cessez-le-feu humanitaire après six mois d’une guerre qui a débuté le 15 avril 2023.
Mais de violents combats ces derniers jours et l’annonce par les FSR de la prise de Nyala, capitale de la province du Darfour du Sud, laissent planer le doute sur les intentions réelles des deux belligérants. Les précédentes tentatives de médiation ont abouti à des trêves qui ont vite volé en éclats. Le chercheur Roland Marchal estime que, cette fois, les négociations pourraient être plus prometteuses.
Il souligne : « Elles l’ont dit auparavant, ce n’est pas en soi nouveau, mais ce qui change, c’est qu’il y a eu ce long intervalle d’été où il y a eu quand même des contacts importants. Il y a eu l’Assemblée générale des Nations unies [du 19 au 26 septembre 2023, NDLR] où le général Burhan est allé représenter le Soudan, ce qui en soit est assez étonnant, mais visiblement, dans les couloirs des Nations unies, il y a eu un certain nombre de discussions avec les officiels américains et d’autres pour justement reprendre Jeddah. On a également, au même moment, une réunion extrêmement importante de la classe politique civile qui se tient à Addis-Abeba. »
Roland Marchal conclut : « On peut légitimement penser que la simultanéité de ces deux événements plaide en faveur d’une discussion qui sera un peu moins formelle à Jeddah et un peu plus réaliste à Addis-Abeba. Donc il y a une toute petite chance, je la vois plus aujourd’hui que je ne la voyais dans les précédentes réunions à Jeddah. »