Le Premier ministre a annoncé ce samedi 10 août 2024 une mesure inédite voire même révolutionnaire. Alors qu’il présidait le lancement des travaux de construction de l’École Nationale de l’Administration à Kénendé (Dubreka), Bah Oury annoncé que les 10.000 nouveaux fonctionnaires recrutés pour l’administration centrale suivront une induction civilo-militaire. L’objectif de cette mesure inscrite dans le cadre de la Refondation de l’Etat est d’inculquer à ces nouveaux travailleurs de l’Administration publique des valeurs comme l’humilité, la discipline, la rigueur et le patriotisme. Car selon le Chef d Gouvernement, un État qui n’a pas une administration fiable ne peut pas défendre ses intérêts.
« Pourquoi l’idée de mettre les 10.000 fonctionnaires dans un stage à l’intérieur des casernes militaires ? Est-ce que c’est pour militariser l’administration ? NON. Qu’est-ce qu’on a découvert dans les casernes militaires surtout avec l’immersion que les ministres ont fait au camp de Kalako ? C’est un acte de formation et d’initiation à des valeurs fondamentales. Notamment l’humilité, servir et non se servir. C’était nécessaire.
Ce que nous avons connu jusqu’à présent montre l’indispensable impulsion qu’il faut orienter pour que nos administrations sachent qu’avant tout, il faut servir et non se servir. Parce que l’une de nos principales tares a été de se servir. Cela a empêché un pays qui aurait dû être la locomotive de l’Afrique de l’Ouest d’être parmi ceux qui sont en retard aujourd’hui. D’où la nécessité pour ceux vont entrer dans la fonction publique aujourd’hui d’aller à l’école de l’armée », a déclaré le chef du Gouvernement de Transition.
Pourquoi l’armée ? Parce que quelqu’un qui est prêt à offrir sa vie pour assurer la souveraineté et l’intégrité du territoire nationale, il va de soi qu’il fait un don de soi entier, a précisé Bah Oury. D’où, selon lui, la nécessité d’un partage d’expérience entre les valeurs militaires et les valeurs civiles pour forger une administration plus disciplinée, rigoureuse, patriote et plus tournée vers la satisfaction des besoins de la population.
« C’est ça la raison de cette mesure qui pourrait se généraliser au niveau de toutes les cohortes qui vont rentrer dans la fonction publique. Un État qui n’a pas une administration fiable ne peut pas défendre ses intérêts », a martelé le Premier ministre.