Au Sénégal, Khalifa Sall obtiendra-t-il une liberté provisoire avant les législatives du 30 juillet? C’est en tout cas son souhait, ses avocats ont déposé une nouvelle demande mardi 18 juillet auprès du juge. Ils estiment que le maire de Dakar, soupçonné de détournements de deniers publics, est privé de ses droits, qu’il ne peut pas mener campagne et qu’il ne pourra pas voter.
A dix jours de la fin de la campagne des législatives, cette requête marque peut-être un échec car en coulisse, des solutions ont sans doute été recherchées pour obtenir une libération en douceur.
Désormais les avocats de Khalifa Sall tentent de se faire entendre à l’extérieur et exigent que les droits de leur client soient respectés. « Monsieur Sall ne peut pas bénéficier de ses temps d’antenne. Il ne peut pas battre campagne, explique Maître Seydou Diagne. Il a des droits politiques. Nous demandons qu’il soit libéré immédiatement et sans délai afin que la violation de ses droits politiques et de ses droits électoraux cesse. »
Cette demande de liberté provisoire fait sourire l’équipe des avocats de l’Etat. Maître Baboucar Cissé exclut toute possibilité de libération tant que Khalifa Sall n’aura pas payé sa caution.
« Cette requête ne tient pas la route. C’est encore une fois une diversion, affirme-t-il. On n’a pas besoin vraiment d’invoquer toutes les conventions du monde, alors qu’il s’agit d’un délit de droit commun. Donc la seule solution qui s’offre à Khalifa, c’est soit il peut rembourser les 1 milliard 830 millions qu’on lui reproche, ou bien cautionner. Je pense qu’il se complaît à rester en prison. »
Pour le camp Khalifa Sall, l’idée de payer la caution est rejetée. On avance des problèmes de fonds, mais ce n’est sans doute pas la seule raison. Dans la logique politique : payer, c’est avouer sa culpabilité.