A droite et au centre, les réactions sont virulentes après que l’annonce de l’« accord de gouvernement » entre la candidate d’extrême droite et le souverainiste.
« Immense honte », « trahison », « collabo »… Le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle n’a pas manqué de faire réagir les responsables politiques de la droite et du centre. Au lendemain de cette annonce, la candidate frontiste a, en outre, fait savoir qu’elle nommerait premier ministre, en cas de victoire, le président de Debout la France (DLF), arrivé sixième avec 4,7 % des voix au premier tour de la présidentielle.
Le candidat d’En Marche !, Emmanuel Macron, en déplacement dans la Vienne, a aussitôt épinglé la « combine » de Marine Le Pen avec Nicolas Dupont-Aignan, destinée, selon lui, à régler les « problèmes de crédibilité » de la candidate FN et de « financement » de son allié souverainiste.
Une droite réactionnaire, nationaliste, anti-européenne s’est structurée. Face à elle, il y a un bloc progressiste…
— EmmanuelMacron (@Emmanuel Macron)
« Les masques tombent »
« Les masques tombent », a réagi dans un communiqué le secrétaire général des Républicains Bernard Accoyer, qui accuse M. Dupont-Aignan d’avoir « prétendu porter, pendant la campagne présidentielle, au nom des idées gaullistes, une candidature alternative, à celle de François Fillon, contribuant ainsi à écarter notre candidat et notre famille politique du second tour ». Et d’ajouter : « Un gaulliste ne peut se compromettre avec le FN, il en va de son honneur. Nicolas Dupont-Aignan vient de perdre le sien. »
« C’est une imposture », a tweeté le président du Sénat et du comité politique de LR Gérard Larcher.
Non @dupontaignan , vous ne pouvez faire référence au gaullisme pour rejoindre @MLP_officiel ! C’est une imposture.
— gerard_larcher (@Gérard Larcher)
Dans un tweet virulent, Dominique Bussereau a traité de « vrai collabo » Nicolas Dupont-Aignan, « soi-disant gaulliste mais en réalité pétainiste ».
Soi disant gaulliste mais en réalité pétainiste @dupontaignan doit être battu aux législatives et dans sa commune Vrai collabo.
— Dbussereau (@Dominique Bussereau)
La présidente du conseil réfgional d’Ile-de-France, Valérie Pécresse, a quant à elle fustigé sur Twitter « l’honneur perdu » de Nicolas Dupont-Aignan.
« Immense honte »
Jean-Christophe Lagarde a fustigé sur Europe 1 le ralliement « pitoyable » du souverainiste. « Mais ce qui est encore plus pitoyable, répugnant, révoltant, écoeurant, c’est qu’il essaye de le faire au nom du général de Gaulle. Dans les fondateurs du Front national, autour de Jean-Marie Le Pen, il y avait des gens qui mettaient la main dans la rafle du Vél d’Hiv », a rappelé le président de l’Union des radicaux centristes, indépendants et démocrates (UDI).
Après la rencontre vendredi avec la fille de Jean-Marie Le Pen et l’annonce d’« un accord de gouvernement », le vice-président de DLF, Dominique Jamet, a annoncé qu’il quittait le parti, dont un des slogans est « ni système ni extrême ».
Le centriste François Bayrou, soutien d’Emmanuel Macron, a qualifié sur Twitter d’« immense honte » le ralliement de celui qui fut son chef de cabinet au ministère de l’éducation nationale en 1993.
Dupont-Aignan : qu’on ose se dire gaulliste en faisant un tel choix, immense honte !
— bayrou (@François Bayrou)
Dans un billet de blog intitulé « Non ! », Alain Juppé évoque la « trahison » du député de l’Essonne avant de livrer un appel « solennel » « à résister à la tentation de tout casser » en votant pour Emmanuel Macron.
L’ancien premier ministre socialiste Manuel Valls dénonce lui aussi une « trahison » et appelle à la mobilisation.
Après la trahison de Dupont Aignan,les ambiguïtés de Mélenchon,le ni ni de certains,Il faut se réveiller!L’heure est à la mobilisation
— manuelvalls (@Manuel Valls)
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