Madagascar : À Madagascar, une fusillade de la gendarmerie a fait au moins 18 morts et 34 blessés, d’après le dernier bilan du médecin en chef de l’hôpital de la petite ville d’Ikongo, au sud-est de l’île. Les gendarmes ont tiré, ce lundi 29 août, sur la foule d’habitants qui réclamait la tête de quatre suspects, arrêtés dans une affaire de kidnapping d’un enfant albinos, survenue une semaine plus tôt.
Sur les 34 blessés de la fusillade, 9 sont actuellement entre la vie et la mort. Les patients attendent un hélicoptère du gouvernement pour être transférés à la capitale. C’est ce qu’explique le docteur Tango Oscar Toky, médecin-chef à l’hôpital d’Ikongo, qui précise que des blessures montrent, d’après lui, que les habitants ont été visés à bout portant.
D’après un gendarme impliqué dans la fusillade, environ 500 personnes, munies d’armes blanches, ont essayé de rentrer de force dans la caserne pour s’emparer des suspects et faire justice eux-mêmes. Les tirs sont donc de la légitime défense, selon lui. Il assure que les gendarmes ont d’abord lancé des fumigènes puis fait des tirs de sommation, avant de se résoudre à tirer pour se protéger.
Le député de la localité, Jean Brunelle Razafintsiandraofa dément quant à lui cette version et va demander une enquête parlementaire pour déterminer qui a donné l’ordre de tirer en premier. Pour l’instant, le calme est revenu dans la ville, mais il craint les représailles des familles des défunts.
Le bilan de la gendarmerie nationale diffère et s’élève à 11 morts et 18 blessés.