La Russie dénonce une « approche irréfléchie » de Washington dans le conflit syrien, après le bombardement américain d’une base de l’armée syrienne.
La Russie a appelé vendredi 7 avril à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) après les frappes américaines en Syrie qui constituent, selon elle, « une menace à la sécurité internationale ». « Nous appelons le Conseil de sécurité de l’ONU à tenir une réunion d’urgence pour discuter de la situation », a annoncé le ministère des affaires étrangères russe, en dénonçant une « approche irréfléchie » de Washington dans le conflit syrien.
« Il est évident que les frappes de missiles ont été préparées d’avance (…) et la décision sur ces frappes a été prise à Washington bien avant les événements à Idleb, qui n’ont servi que de prétexte pour une démonstration de la force », a affirmé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
L’accord sur la prévention d’incidents aériens suspendu
Les relations entre les deux pays se sont tendues vendredi, après les choix de Washington de bombarder jeudi une base de l’armée syrienne en réaction à l’attaque chimique à Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb, imputée au régime syrien.
Moscou a d’ailleurs annoncé vendredi la suspension de l’accord avec les Etats-Unies qui visait à empêcher des incidents entre avions des deux pays en Syrie. « La partie russe suspend le mémorandum avec les Etats-Unis sur la prévention des incidents et la sécurité des vols lors des opérations en Syrie » menées par les aviations russe et américaine.
La Russie et les Etats-Unis avaient signé ce protocole d’accord en octobre 2015 quelques semaines après le début de l’intervention russe en soutien au régime de Damas. Il vise à éviter des incidents entre les aviations russe et américaine qui effectuent notamment des frappes aériennes contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie.
Le document insistait sur le professionnalisme dont doivent faire preuve les pilotes, conseillait l’utilisation de certaines fréquences radio communes et préconisait la création d’une ligne de communication secondaire au sol.