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« Trois camions ont été interceptés samedi vers 11H00 (10H00 GMT) par des hommes armés et les neuf membres à bord (…) ont été tous assassinés. Deux autres personnes sur une moto ont été également tuées », a affirmé dimanche à l’AFP un responsable municipal de Banibangou, la commune où les attaques ont eu lieu.
Les trois camions ont été attaqués sur une route sablonneuse et déserte entre la ville de Banibangou et la localité de Tizigorou, près de la frontière du Mali a expliqué cette source.
L’un des camions venait de quitter Banibangou où il avait livré la veille, vendredi, du ciment à des entrepreneurs, a-t-elle précisé.
« Selon les informations à notre disposition, il y a eu onze morts, deux camions brûlés et un autre emporté », a confirmé à l’AFP un député de la région.
Deux des camions étaient chargés de vivres et partaient à Banibangou, a précisé ce député.
Ces attaques interviennent après plusieurs mois d’accalmie dans la zone de Banibangou, près de la frontière du Mali où des jihadistes présumés avaient multiplié depuis 2021 les assauts particulièrement sanglants contre des civils dans leurs villages et dans leurs champs.
En février dernier, 18 personnes ont été tuées dans une attaque d’un camion de transport par des hommes armés à motos dans le département de Banibangou.
Le 2 novembre 2021, au moins 69 membres d’un Comité de vigilance (milice d’autodéfense), emmenés par le maire de Banibangou avaient été massacrés par des hommes armés, selon les autorités.
Plus tôt, en octobre, des assaillants venus à motos au moment de la prière du soir avaient tué dix personnes dans une mosquée près de Tizigorou.
Et le 15 mars 2021, 66 personnes avaient été massacrées, dans des attaques contre des véhicules qui rentraient du grand marché hebdomadaire de Banibangou.
– Multiples menaces au Niger -é_ç2
L’immense et instable région de Tillabéri, d’une superficie de 100.000 km2, se situe dans la zone dite « des trois frontières » aux confins du Niger, du Burkina Faso et du Mali.
Elle est le théâtre depuis 2017 d’actions sanglantes de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI).
Les autorités y ont lancé plusieurs de vastes opérations à proximité de la frontière avec le Mali pour lutter contre les jihadistes avec l’appui récent, dans le cadre d’un « partenariat de combat », de 250 soldats français.
Le Niger est confronté à la violence terroriste sur plusieurs pans de son territoire.
Dans le sud-est, près du Nigeria et du Lac Tchad, les jihadistes de Boko Haram et de sa branche dissidente Iswap (Etat islamique en Afrique de l’ouest) commettent régulièrement des attaques contre des civils et des rapts contre rançons.
La région de Diffa, frontalière du Nigeria et du Tchad, abrite 300.000 réfugiés nigérians et déplacés internes, chassés par les exactions de Boko Haram et de l’Iswap, selon l’ONU.
Enfin, la zone frontalière entre le nord du Bénin et le sud du Niger, jusqu’ici épargnée, est confrontée depuis quelques mois également à la menace jihadiste.
En septembre, des hommes armés ont attaqué un poste de douane côté béninois faisant deux morts.