Giorgia Meloni : Moment historique dimanche matin à Rome, où le Premier ministre sortant Mario Draghi a passé le flambeau à la post-fasciste Giorgia Meloni, première femme à diriger un gouvernement en Italie.
La passation de pouvoir s’est déroulée sous les ors du palais Chigi, siège du gouvernement à deux pas du parlement, un siècle exactement après l’arrivée au pouvoir de Mussolini, dont Mme Meloni fut une admiratrice.
Cérémonie
À son arrivée sur le tapis rouge installé pour l’occasion, Mme Meloni, vêtue d’un tailleur pantalon noir et chemisier blanc, a passé en revue la garde d’honneur au son de la fanfare. Visiblement émue, elle a été accueillie en haut des escaliers par M. Draghi, qui lui a souhaité “bienvenue” et l’a ensuite reçue pour un tête-à-tête de plus d’une heure.
Cette étape essentiellement protocolaire a été marquée par la remise symbolique par Mario Draghi à sa successeure de la clochette d’argent utilisée par le président du Conseil pour réguler les débats en conseil des ministres. Sous les objectifs des caméras, elle a agité la clochette, avec M. Draghi à ses côtés. Âgée de 45 ans, Mme Meloni, sera à la tête du gouvernement le plus à droite du pays depuis la naissance de la République italienne en 1946.
Mario Draghi, ex-chef de la Banque centrale européenne (BCE) très apprécié sur la scène internationale et notamment à Bruxelles, était à la tête de l’exécutif depuis février 2021. À la fin de la cérémonie, il a quitté le palais Chigi en défilant lui aussi devant la garde d’honneur au son de la fanfare.
Conseil des ministres
Cette cérémonie est suivie du premier conseil des ministres, consacré essentiellement à une prise de contact entre les nouveaux ministres et à des tâches de caractère administratif.
C’est alors que commencent les choses sérieuses pour la Première ministre, confrontée à de nombreux défis, essentiellement économiques, à commencer par la crise énergétique, l’inflation et la dette, dont le ratio est le plus élevé de la zone euro après la Grèce.
Le président français Emmanuel Macron, qui se rend dimanche à Rome où il verra le pape François et prononcera un discours sur la paix, pourrait être le premier chef d’État étranger à rencontrer Mme Meloni, même si aucun entretien n’est prévu à ce stade.
Samedi, l’Union européenne, rétive face à l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, s’est dite prête à “coopérer” avec le gouvernement Meloni, un accueil marqué par les félicitations de ses trois grandes institutions: Ursula von der Leyen pour la Commission européenne, le président du Conseil européen Charles Michel et de la présidente du Parlement européen Roberta Metsola. Mme Meloni a remercié les dirigeants européens, se disant “prête et impatiente de travailler ensemble”.