Au Niger, quatre girafes de la réserve de Kouré, dans le Sud-Ouest du pays, ont été transférées dans la réserve de Gadabédji, dans le centre-sud. Les autorités l’ont annoncé hier. Ce transfert a eu lieu la semaine passée.
C’est par la route que les girafes de Kouré ont rejoint leur nouveau territoire. Dans des conteneurs aménagés, elles ont parcouru plus de 800 kilomètres jusqu’à la réserve de Gadabédji, dans la région de Maradi. Elles y retrouveront plusieurs congénères puisqu’en novembre 2018, dix girafes y avaient déjà été déplacées et s’y sont reproduites. À terme, 20 individus seront ainsi délocalisés à Gadabédji.
Des girafes devenues trop nombreuses pour la réserve de Kouré
Pendant des années, la réserve de Kouré a été un véritable sanctuaire pour les girafes peralta. Leur nombre est passé de 50 individus en 1996 à plus de 900 en 2021. Les populations locales d’abord, puis les ONG, ont protégé du braconnage ces grands mammifères devenus une véritable attraction touristique au Niger.
Mais les girafes sont aujourd’hui trop nombreuses et le plateau de Kouré saturé. Le colonel major Yacouba Seybou, directeur des eaux et forêts du Niger, explique :
La zone est devenue trop petite, trop restreinte pour pouvoir fournir le fourrage nécessaire à cette population de girafes. De temps en temps, on nous signale que des girafes sont rentrées dans les champs. (…) Elles font des dégâts en saison sèche puisque le plateau de dispose pas de suffisamment de points d’eau. Elles descendent dans les vallées et donc il y a des dégâts également au niveau des vergers. Le plateau est saturé, puisqu’il y a eu beaucoup d’exploitation du bois. Certaines espèces fourragères ont disparu, les girafes descendent au niveau des champs et donc elles font des dégâts sur les cultures céréalières et sur également les vergers.
Onze sites identifiés pour accueillir les girafes
Le désert avance, les terres agricoles aussi et l’exploitation du bois fait disparaître le fourrage. Pour soulager la pression foncière, les eaux et forêts tentent d’une part de restaurer la flore du plateau de Kouré et, d’autre part, de délocaliser les girafes dans d’autres régions du pays. Onze sites ont ainsi été identifiés. Le premier est donc la réserve de Gadabadji dont la richesse en eau et pâturage devrait permettre l’épanouissement des girafes.
C’est une réserve de biosphère de 1 625 413 hectares avec un noyau central de 116 000 hectares qui a été classé depuis 1955. Les girafes trouvent une bonne zone d’accueil.