Pollution : La dégradation de la qualité de l’air devient inquiétante à Dakar. Selon un rapport du Centre de gestion de la qualité de l’air repris par Le Soleil, le niveau des particules fines dans l’air dans la capitale dépasse parfois, les normes fixées par l’Organisation mondiale de la santé (Oms).
La ville de Dakar concentre plus de la moitié du parc automobile sénégalais et plus de 80 % des installations industrielles, selon le Centre de gestion de la qualité de l’air (Cgqa).
Selon un rapport dénommé « Clean Air and Healthy Lungs », publié par la Banque mondiale, la ville de Dakar atteint chaque année en moyenne 180 microgrammes par m3 de PM10. Dépassant largement la norme sénégalaise de 80 microgrammes et celle (20 microgrammes) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Une menace réelle pour la santé
La pollution de l’air constitue le premier risque sanitaire d’origine environnementale pour la santé. Elle augmente le risque d’accident vasculaire cérébral, de cardiopathie, de cancer du poumon et de maladies respiratoires aiguës, notamment l’asthme.
Au Sénégal, les maladies respiratoires constituent le second motif de consultations après le paludisme, d’après le ministère sénégalais de la Santé.
Au Sénégal, on a constaté ces dernières années une forte prévalence des maladies cardiovasculaires, classées première cause de mortalité à l’heure actuelle dans le pays.
Même si beaucoup constatent le peu d’études approfondies sur le lien entre pollution atmosphérique et l’aggravation des maladies respiratoires, diverses conséquences des polluants sur la santé sont néanmoins identifiées par des médecins.
En effet, l’exposition à la pollution de l’air extérieure provoque non seulement le cancer du poumon, mais augmente également le risque de cancer de la vessie. C’est la déclaration du Centre International de Recherche sur le Cancer qui place, l’air extérieur comme agent cancérogène certain, c’est à dire dans le groupe 1, le plus haut niveau dans la classification du CIRC !
Ainsi l’air extérieur (désigné comme « outdoor air pollution ») rejoint le groupe des pires agents cancérogènes (plus d’une centaine à ce jour) qui comprend notamment l’arsenic, l’alcool, le benzène, les particules des émissions diesel, la pilule contraceptive classique (avec oestrogène et progestérone), le formaldéhyde (présent dans l’air intérieur et les cosmétiques), les radiations ionisantes et nucléaires, les huiles de schiste, le tabagisme, les UV…
Les chiffres de l’hécatombe
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution atmosphérique a causé en 2012, la mort de 3,7 millions de personnes dans le monde. En outre, précise la même source, 88% de ces décès dus aux effets sévères et chroniques de la pollution de l’air ont eu lieu dans les pays en développement.
Pour ce qui est de l’Afrique, le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE) révèle que les effets de la pollution de l’air sont à la base de 800.000 décès prématurés sur le continent africain.