RDC:Les combats se sont poursuivis ce samedi 12 novembre 2022 au Nord-Kivu. De nouveaux violents affrontement ont opposé l’armée congolaise aux rebelles du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo. Et les violences ont atteint le territoire du Nyiragongo, voisin du Rutshuru.
Pour la première fois depuis le mois de mai, des combats ont été signalés dans le territoire de Nyiragongo, au sud du Rutshuru. Plusieurs sources évoquent des détonations entendues du côté de Kibumba, à une vingtaine de kilomètres au nord de Goma.
L’armée congolaise ne commente pas ces affrontements. Impossible aussi d’avoir pour l’instant un bilan officiel, que ce soit du côté du gouvernement ou des FARDC. Ce samedi, la société civile de Rumangabo, une localité du Rutshuru occupée par le M23, évoquait dans un communiqué une dizaine de morts parmi les civils pour la seule journée de vendredi – conséquences des affrontements.
Couloir humanitaire
La société civile qui demande désormais aux « deux belligérants, à la communauté nationale et internationale » de mettre en place un couloir humanitaire pour permettre aux civils d’évacuer les zones en conflit. Un couloir de 72 heures à dater du dimanche 13 novembre. Néanmoins, de nombreux réfugiés continuent toujours à rejoindre les sites de déplacés.
Selon les Nations unies, 188 000 personnes ont quitté leurs habitations depuis le 20 octobre suite à ces violences, soit presque 240 000 déplacés depuis le début de cette crise sécuritaire. Le maire de Goma, qui fait face à un afflux majeur, a lancé un appel à la solidarité pour toutes les victimes de ces affrontements. Elles ont donc désormais débordé les frontières du Rutshuru.
Le président angolais à Kinshasa
Dans le même temps, la diplomatie poursuit ses efforts. Le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue angolais João Lourenço se sont rencontrés pendant 24 heures, samedi 12 novembre à Kinshasa, à propos de la crise dans le Nord-Kivu. Désigné médiateur par l’Union africaine et la SADC, le président angolais venait du Rwanda où il a rencontré le président Paul Kagamé.
Pendant deux heures, Félix-Antoine Tshisekedi et João Lourenço ont eu un tête-à-tête ce samedi après-midi. Mais les deux chefs d’État n’ont pas fait de déclarations à la presse, préférant laisser la parole à leurs ministres des Affaires étrangères respectifs.
« Nous ne serons pas en mesure d’aller dans le détail des discussions qu’il y a eu à Kigali, tout comme les discussions qui ont eu lieu à Kinshasa. Mais nous vous assurons que les chefs d’État vont continuer à œuvrer », a assuré le ministre angolais Tété Antonio.
Coté congolais le ministre des Affaires étrangère Christophe Lutundula a salué l’engagement des populations à défendre leur territoire. « Défendre son pays est une obligation civique à travers le monde. Le chef de l’État a lancé un appel à la mobilisation pour défendre la cause de la nation : cela ne se discute pas, cela s’exécute », a-t-il affirmé.
Aucun des ministres n’a évoqué le fond des discutions entre le médiateur angolais et le président Félix Tshisekedi. Et demain dimanche, l’ex-président du Kenya, Uhuru Kenyatta, désigné facilitateur dans la même crise par la Communauté économique de l’Afrique de l’Est, atterrira à Kinshasa.