Réseau mobile :La crise énergétique européenne pourrait entrainer des pannes du réseau de téléphonie mobile cet hiver. Les opérateurs français, Orange, Free Mobile, SFR et Bouygues Télécom pourraient ainsi voir leurs services dégradés ou temporairement déconnectés.
L’interruption de l’approvisionnement en gaz russe couplé à l’arrêt de plusieurs centrales nucléaires pour maintenance pourraient avoir des conséquences non négligeables sur le réseau de téléphonie mobile en France cet hiver.
Un hiver sous tension pour le réseau mobile français
Sur fond de crise énergétique, le gouvernement prépare les Français aux risques de coupure du réseau en cas d’hiver rigoureux. Après les craintes de coupures du réseau fixe, c’est au tour du réseau mobile de nourrir quelques inquiétudes. Une situation autrefois impensable, mais qui devient aujourd’hui de plus en plus plausible à en croire les différents acteurs concernés.
En cause, les systèmes de secours qui ne seraient pas suffisamment nombreux pour faire face aux coupures de courant généralisées. L’Europe a depuis longtemps un réseau électrique stable et abondant. Un constat qui explique en partie le fait « les investissements dans le domaine du stockage de l’énergie ont peut-être été moindres que dans certains autres pays », a déclaré un responsable de l’industrie des télécommunications à Reuters.
En Europe, la plupart des tours de télécommunications auraient des batteries de secours capable de tenir pendant environ 30 minutes. Ce déficit de stockage pourrait entraîner, selon Enedis, des coupures d’une durée maximale de deux heures sur le réseau de téléphonie mobile français.
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Le problème des opérateurs téléphoniques vient du fait qu’ils ne sont pas catégorisés dans les services essentiels, comme cela est le cas des hôpitaux, de la police, des installations industrielles clés ou encore de l’armée. Une classification qui soulève la question de l’utilisation du réseau de téléphonie mobile pour passer des appels d’urgence par exemple.
Quelles mesures pour limiter les coupures ?
Au-delà des services jugés comme essentiels, Enedis a déclaré à Reuters que tous les clients habituels étaient traités sur un pied d’égalité en cas de pannes exceptionnelles. Les opérateurs mobiles pourraient être ajoutés à la liste des sites sensibles, mais un responsable du ministère français des Finances a déclaré qu’il n’est « pas facile d’isoler une antenne mobile (du reste du réseau) ».
Comme le rapporte le Journal du Net, Orange souhaite assurer la continuité du service mobile en choisissant des zones d’effacement stratégique qui permettent d’assurer une couverture réseau en passant par des antennes situées dans des zones adjacentes. Pour anticiper, les opérateurs souhaitent également que le délai entre l’annonce par Enedis d’une coupure et son application effective soit rallongé.
Enfin, les opérateurs mobiles prévoient un plan de sobriété énergétique qui concerne aussi l’infrastructure réseau. Chez Iliad, certaines bandes de fréquences seront éteintes la nuit. « Un effort qui se traduit par une baisse de la consommation électrique du site supérieure à 10 % […] sans impacter les usages et la qualité de service. », précise l’entreprise.
De son côté, Orange prévoit « de basculer une heure par jour plusieurs milliers d’installations du réseau fixe sur batteries. » Selon la directrice de la communication de l’entreprise en France, cela « permettra d’économiser sur ce laps de temps jusqu’à 20 MW, soit la consommation instantanée d’une ville moyenne de 40 000 habitants ».
Source : Reuters