Au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana a été présenté au procureur du tribunal militaire à Ouagadougou, après plusieurs heures, avec d’autres personnes au sujet d’allégations « d’atteinte à la sûreté de l’État », selon un communiqué diffusé le mercredi 28 décembre au soir. L’officier supérieur venait d’être mis en liberté provisoire après une détention de 11 mois, accusé de complot contre l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré.
Selon le procureur, les premiers éléments de l’enquête indiquent que des militaires et des civils étaient en train de préparer une opération pour porter le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana au sommet de l’État burkinabè.
Le groupe aurait été en contact avec l’unité dirigée par l’officier, « les mambas verts ». Selon le procureur, « des renforts étaient attendus d’autres unités ». Leur projet aurait été préparé durant les visites à la Maison d’arrêt MACA, où Emmanuel Zoungrana a passé 11 mois de détention préventive, ainsi que par téléphone.
Toujours selon le procureur militaire, leur plan prévoyait des attaques simultanées contre la télévision publique, la prison militaire et la résidence de l’actuel dirigeant du Burkina Faso, le capitaine putchiste Ibrahim Traoré.
Selon le parquet, plusieurs témoins ont été déjà entendus dans l’enquête et deux personnes sont encore recherchées. Un téléphone portable a été retrouvé dans la cellule du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana durant sa détention début novembre, Mais il aurait refusé d’en révéler le code.
« C’est pour la manifestation de la vérité qu’il a été interpellé » à son domicile de Pabré mardi « non sans résistance et avec propagande sur la toile » a commenté mercredi soir le procureur.