« Vous étiez impliqués au premier plan de l’organisation de traversées de personnes en situation de précarité dans l’espoir d’une vie meilleure. (…) Vous avez créé les conditions qui ont conduit au décès de ces personnes. Si elles avaient été moins nombreuses, peut-être auraient-elles survécu », a déclaré la présidente du tribunal Carole Bochter à l’attention des quatre prévenus les plus lourdement condamnés.
Sur les 19 accusés, ils ont été condamnés à des peines de neuf à dix ans d’emprisonnement, assorties d’interdiction définitive du territoire national, pour homicides involontaires. Le tribunal a retenu la quasi-totalité des accusations requises par le ministère public, sans pouvoir identifier un gérant du réseau d’immigration clandestine en France.
Deux accusés surnommés Tony (g), Hoang (d) dans le box pendant les auditions au tribunal de Parisle 10 novembre 2023.
Deux accusés surnommés Tony (g), Hoang (d) dans le box pendant les auditions au tribunal de Parisle 10 novembre 2023. © Chi Phuong Nguyen/RFI
Le tribunal a condamné les quatre autres prévenus vietnamiens – dont deux absents au procès et considérés en fuite -, responsables de l’organisation du transport et de l’hébergement des migrants, à des peines d’un à dix ans de prison ferme. Tous les autres prévenus ont été relaxés pour l’association de malfaiteurs mais ont été condamnés pour aide au séjour irrégulier commise en bande organisée.
Un « coup de massue »
Les peines prononcées contre sept chauffeurs de taxi de nationalité française, algérienne ou marocaine vont de six mois de prison avec sursis à trois ans d’emprisonnement dont deux avec sursis, assorties d’amendes de 2.000 à 3.000 euros.
Pour l’avocat de l’un des condamnés à 10 ans de prison, cette peine est un véritable « coup de massue ». « On considère donc que des hébergeurs ont la même responsabilité qu’un passeur », a déclaré à l’AFP Me Gaspard Lindon.
Pour rappel, les faits dates du 22 octobre 2019. Ce jour, 31 hommes et huit femmes, âgés de 15 à 44 ans et tous originaires du Vietnam, étaient montés dans une remorque dans le nord de la France. Ils ont ensuite été découverts morts d’asphyxie et d’hyperthermie après une nuit de voyage, le 23 octobre 2019, dans la zone industrielle de Grays, à l’est de Londres.
Camion charnier en Angleterre: jusqu’à 10 ans de prison pour 18 des 19 prévenus à Paris (rfi.fr)