Alors que l’initiative de paix portée par l’Union africaine en Centrafrique semble au point mort, celle lancée par la communauté Sant’Egidio, qui œuvre à la médiation dans les conflits, démarre réellement. Après quelques prises de contact fin 2016 et début 2017, l’organisation catholique reçoit la semaine prochaine plusieurs groupes armés centrafricains impliqués dans les affrontements qui embrasent le pays depuis 6 mois.
Alors que les combats et exactions se poursuivent dans le centre et l’est de la Centrafrique, des délégués des groupes armés sont attendus à Rome la semaine prochaine pour participer à des discussions sous l’égide de la communauté catholique Sant’Egidio. Des discussions prévues du 14 au 20 juin et qui réuniront au moins l’UPC, le FPRC, les anti-balaka mouvance Mocome, 3R ou encore le MPC.
Selon les informations de RFI, le chef de la Minusca Parfait Onanga fera aussi le déplacement. Le gouvernement pourrait également envoyer un émissaire. La coordination anti-balaka d’Edouard Ngaissona déplore, elle, de ne pas avoir reçu d’invitation.
Sant’Egidio, qui s’implique depuis plusieurs années dans une médiation en Centrafrique, a amorcé en début d’année un dialogue avec plusieurs groupes armés qui se battent sur le terrain. Mais cette nouvelle rencontre intervient quelques jours après la signature d’un accord entre Sant’Egidio et les Nations unies. Le bureau des affaires politiques de l’ONU et l’organisation catholique, parfois surnommée la petite ONU de Trastevere, s’engagent à coopérer activement sur certaines crises. « Le fait d’être un acteur qui n’a pas d’intérêts politiques ou économiques, mais seulement humanitaires, nous donne une plus grande force pour avoir un impact plus opérationnel », a déclaré le président de Sant’Egidio Marco Impagliazzo à la signature de l’accord. « Il est évident que l’ONU ne peut prévenir ou résoudre les conflits toute seule », a de son côté commenté le sous-secrétaire général Jeffrey Feltman.
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