La crue rapide et simultanée de trois fleuves a frappé la ville de Mocoa, dans le sud du pays.
Au moins 200 personnes ont trouvé la mort, selon la Croix-Rouge colombienne, après qu’une immense coulée de boue a frappé la ville de Mocoa, ville de 40 000 habitants de la province de Putumayo, dans le sud de la Colombie. L’état d’urgence a été décrété dans cette région, où s’est rendu le président Juan Manuel Santos. Le bilan pourrait s’élever dans les heures qui viennent, des dizaines de personnes restant encore disparues selon l’ONG.
La coulée de boue, survenue dans la nuit du vendredi 30 mars au samedi 1er avril, est due à de fortes pluies qui ont entraîné la crue rapide et simultanée de trois fleuves – Mocoa, Mulato et Sangoyaco – situés en surplomb de la ville, selon l’armée.
Surpris par cette véritable avalanche d’eau, de boue et de matériaux divers, la plupart des habitants du quartier de San Miguel n’ont pas eu le temps de réagir, d’essayer de monter sur les toits de leurs maisons ou ailleurs, avant d’être ensevelis.
« C’est une tragédie sans précédent, il y a des centaines de familles dont nous sommes sans nouvelles, des quartiers ensevelis », a affirmé le gouverneur du département de Putumayo, Sorrel Aroca, à W Radio.
Phénomène El Niño
Les eaux ont emporté plusieurs habitations, véhicules, arbres, et au moins deux ponts, a précisé l’armée, dont les forces participent aux secours dans la zone où il n’y a plus d’eau ni d’électricité. La Croix-Rouge est présente sur place, notamment pour aider des familles à la recherche de leurs proches. Herman Granados, un médecin dans un hôpital local cité par l’agence Associated Press, compte plus de 300 blessés et un manque criant de sang et de médicaments.
François Hollande a exprimé samedi soir « la solidarité et la sympathie de la France » après la catastrophe. « Les terribles conséquences des dérèglements climatiques montrent combien la mobilisation de toutes les nations est nécessaire », a ajouté le chef de l’Etat dans un communiqué.
Le gouvernement colombien craint que le bilan de cette tragédie ne soit beaucoup plus élevé qu’il ne l’est actuellement. César Uruena, directeur général du service de secours de la Croix-Rouge colombienne, affirmait en fin d’après-midi qu’il « est en train d’augmenter, à une vitesse impressionnante ».
De violentes pluies, dues au phénomène climatique El Niño, affectent depuis plusieurs semaines la région andine du nord-ouest de l’Amérique latine, provoquant des inondations notamment au Pérou, où 101 morts et plus de 900 000 sinistrés ont été répertoriés à ce jour, ainsi qu’en Equateur qui déplore 21 morts et 1 280 sinistrés.
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