Gabon : Au Gabon, Bertrand Zibi Abeghe est de plus en plus actif sur la scène politique. L’ancien député du parti présidentiel PDG avait démissionné avec fracas devant le chef de l’État, Ali Bongo, en 2016 pour rejoindre la coalition d’opposition menée par Jean Ping. Il avait été arrêté en pleine crise post-électorale et condamné à six ans de prison pour violences, voies de faits et détention d’armes. Libéré le 13 septembre 2022, l’ex-élu s’exprime de plus en plus, critique le pouvoir, est en train de terminer une tournée à l’étranger. Au point qu’aujourd’hui, beaucoup s’interrogent sur ses ambitions alors que le pays connaîtra des élections dans moins d’un an.
Bertrand Zibi Abeghe dit avoir des séquelles de ses années de détention. Pourtant, l’ancien élu n’a pas perdu le virus de la politique. Il avait rejoint Jean Ping en 2016 et lui reste fidèle. Mais il attend que le candidat malheureux s’exprime sur ses intentions en 2023. En tout cas, dès l’an prochain, Bertrand Zibi Abeghe considère qu’il sera libre de choisir son destin : « J’ai souffert, donc je ne peux pas me mettre en marge de la politique. Aujourd’hui, je l’ai dans ma peau. Le 1er janvier (2023), je prendrai mon destin en main. Je décide d’adouber quelqu’un, libre à moi. J’ai recouvert tous mes droits, je peux donc me présenter à la prochaine présidentielle. Maintenant, si le peuple me dit : « Tu peux y aller », je me présenterai. Je battrai Ali Bongo à plate couture. Il n’aura aucune chance. »
Projecteurs
Sa tournée dans la diaspora n’est pas une campagne dit-il, mais une façon de remercier ses soutiens et de maintenir les projecteurs braqués sur le Gabon. Une présence sur la scène politique qui, dit-il, l’expose déjà à des pressions : « Mon compte Facebook a été piraté. Mon téléphone a été attaqué par un hackeur. En France même, je suis obligé de changer d’hôtel tous les deux ou trois jours. Mais j’ai, six années de ma vie, passé dans la crainte la plus absolue, donc la peur ne fait plus partie de mes mœurs. »
Appel
Bertrand Zibi Abeghe se dit également prêt à rejoindre la coalition d’opposition en gestation, et à soutenir un candidat qui se dégagerait. En attendant, il lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle continue à surveiller le Gabon, car l’ancien député craint les mêmes violences qu’en 2016.