CONAKRY-Comment la vidéo sextape mettant en scène Nouha Conté, Moktar Kéïta dit Makhou en rut sur Fanta Conté s’est-elle retrouvée sur les réseaux sociaux ? Cette affaire de mœurs qui a indigné l’opinion publique en Guinée a pris une tournure judicaire. Deux jeunes demoiselles ont comparu ce mardi 28 mars 2017 au tribunal de Kaloum dans cette affaire de sexe qui a été filmée en 2011 mais diffusée en 2017 sur Facebook.
Fatoumata Mama Cherif et Henriette Feindouno sont accusées d’outrage public à la pudeur, atteinte à la vie privée, diffusion et mise à disposition d’autrui de données personnelles de nature à troubler l’ordre ou la sécurité publique ou à porter atteinte à la dignité humaine par le biais d’un système informatique.
L’affaire se résume en quatre points dont l’élément déclencheur est Fatoumata Mama Cherif qui a extrait frauduleusement la vidéo sextape du téléphone de son petit ami, Moktar Keita Makou sans que ce dernier ne s’en rende compte. Elle l’a ensuite envoyée à son amie Néné qui se trouve aux États-Unis pour prouver à cette dernière que son copain le trompe en entretenant des relations intimes avec une autre fille. Une fois reçue, Néné a transféré la même vidéo à sa copine Henriette Feindouno qui est à Conakry. Celle-là aussi aurait envoyé la vidéo à son petit ami.
A la barre, Melle Feindouno a nié avoir transféré la vidéo à son copain. Pourtant sur la messagerie de son smartphone qui a été saisie, elle a envoyé un message à son petit ami à 1 heure du matin pour lui demander de ne pas publier la vidéo qu’elle lui a transféré ni la montrer à une autre personne.
« Nous sommes quatre à avoir connaissance de cette vidéo. J’espère que tu n’as pas montré la vidéo à quelqu’un. Elle circule entre quatre personnes. S’il te plaît ne lui envoie pas à quelqu’un « , a-t-elle écrit avec insistance à son petit ami. Elle a reconnu avoir eu cette conversation avec son amant, mais jure que ce n’est pas elle qui a expédié la vidéo. « Ce n’est pas moi qui lui ai envoyé la vidéo. On m’accuse d’avoir propagé la vidéo », s’est-elle défendu.
En plus de la vidéo, des photos où Fanta Conté était nue ont été également retrouvée sur le téléphone de Henriette qui a reconnu que c’est sa copine Néné basée aux Etats-Unis qui lui a transféré ces images via messenger, la messagerie de Facebook.
La prévenue a reconnu avoir reçu sept autres vidéos à « caractère pornographique » impliquant des personnalités dont l’identité n’a pas été révélée à la barre. Ses fournisseurs sont un certain Ibrahima Sory Keita, Thierno Youssouf Diallo. « Quand j’ai reçu ces vidéo je les ai envoyés à Sounkari Camara, Bela Bangoura et Mariam Camara », a-t-elle avoué.
Pour la partie civile, il n’y a l’ombre d’aucun doute : Henriette Feindouno est la pièce maîtresse de la propagation de la vidéo sur les réseaux sociaux.
A la barre, Fatoumata Mama Cherif a reconnu avoir piqué la vidéo obscène du téléphone de son petit ami à son insu. Après, elle a envoyé les photos et les vidéos à Néné qui vit aux États-Unis. Elle a juré qu’à part Néné, elle ne l’a pas envoyé à quelqu’un d’autre.
« Quand la vidéo a été propagée, je lui demandé si elle a envoyé les vidéo à quelqu’un, elle a nié. C’est quand j’ai insisté en lui disant que les vidéos sont publiés sur les réseaux sociaux, elle m’a dit qu’elle l’a transféré à Henriette Feindouno », a-t-elle expliqué au tribunal.
A la question de savoir dans quelle intention elle a copié lles vidéos, elle a répondu que ce n’était pas pour nuire.
Le ministère public estime qu’il y a encore assez de zones d’ombre dans cette affaire. C’est son représentant M. Abdoulaye Israel Kpogomou a requis du tribunal la comparution de toutes les personnes impliquées dans cette affaire. Quitte à émettre des mandats d’arrêts internationaux.
« J’ai reçu des informations sensibles concernant des personnes qui sont impliquées dans cette affaire… Il y’a des tonnes d’informations qui doivent être recueillies pour éclairer la lanterne du tribunal. Il y des zones d’ombres qui existent. Il faut rechercher toutes les personnes impliquées dans cette procédure pour faire la lumière sur cette affaire choquante », a formulé le procureur.
Une demande favorablement accueillie par le président tribunal Ibrahima Sory Tounkara qui a aussitôt commis un juge qui sera chargé d’instruire cette affaire, en cherchant des preuves et inculpant toutes les personnes mêlées de près ou de loin dans le dossier.
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