« Ces faits se déroulent au Maroc, en 2017, dans une totale indifférence », s’est indignée l’auteure franco-marocaine Leïla Slimani dans une tribune évoquant le cas de Hind Achabi. Cette femme d’affaires de 38 ans a été condamnée pour adultère à 2 ans de prison ferme, mardi 21 mars. Accusée par son ex-mari, dont elle est divorcée depuis fin 2014, cette Marocaine de 38 ans, propriétaire de la compagnie aérienne Dalia Air, est incarcérée depuis août 2016.
Entre-temps remariée, elle avait été condamnée en première instance à trois ans de prison ferme. A l’époque, son second mari, l’homme d’affaires marocain Mohsine Karim-Bennani, avait pour sa part « été acquitté du premier chef d’inculpation, l’adultère », mais « a écopé de sept mois de prison pour faux et usage de faux [avant d’être] libéré le jour du rendu du jugement en appel », a rapporté Libération, samedi 1er avril.
Une plainte plus d’un an et demi après le divorce
Selon le quotidien, qui revient en détail sur cette affaire, le premier mari de la cheffe d’entreprise, un diplomate koweïtien, s’est retourné contre son ex-épouse un an et demi après leur divorce.
Les documents mettant un terme à leur union était par ailleurs à l’abri dans un coffre dans une résidence secondaire d’Hind Achabi, à New York. Or, l’accusée n’a jamais pu se rendre aux Etats-Unis pour les récupérer afin de les présenter à la cour. Et pour cause : visée par la plainte de son ex-mari, elle avait l’interdiction de quitter le territoire marocain, raconte encore Libération.
« Le couple marocain incriminé », qui a eu deux enfants depuis leur mariage, en janvier 2015, « n’est pas parvenu à convaincre le tribunal de première instance de Rabat de la légalité de leur mariage, pourtant soumis à un acte légal musulman », poursuit le quotidien. Toutefois, l’avocat de ces derniers assure que plusieurs documents prouvent la légalité de leur union et, donc, suffiraient à rejeter les accusations d’adultère.
Ce dernier cite notamment une lettre de la première épouse du marié, lequel a épousé Hind Achabi dans le cadre d’un mariage polygame, autorisé par le royaume avec accord écrit de la première épouse.
L’affaire, complexe, sera jugée en cassation, indique encore le quotidien.
seneweb.com