Les candidats seront interrogés ce soir sur trois sujets : comment créer des emplois ? Comment protéger les Français ? Quel modèle social ?
Onze candidats, positionnés en demi-cercle, face aux journalistes Ruth Elkrief et Laurence Ferrari. Nombre oblige, la mise en scène du deuxième débat d’avant-premier tour, mardi 4 avril sur BFM-TV et CNews, sera différente de celle imaginée pour le premier, le 20 mars sur TF1 et LCI, qui ne réunissait que les cinq personnalités en tête dans les sondages. « C’est la première fois dans l’histoire de la télévision qu’un débat réunit tous les candidats à une élection présidentielle », relève fièrement Alain Weill, PDG de NextRadioTV (BFM-TV, RMC, etc.).
D’une durée de trois heures et demie, le débat de TF1 avait été marqué par une certaine recherche d’exhaustivité, avec dix-sept thématiques abordées. Celui du 4 avril se veut plus resserré, avec trois grands sujets : comment créer des emplois ? Comment protéger les Français ? Comment mettre en œuvre votre modèle social ? La question de la « moralisation de la vie politique », en écho aux affaires, sera toutefois aussi abordée, a précisé Ruth Elkrief, lundi 3 avril sur Europe 1.
Le débat sur BFM-TV et CNews aura la même durée que celui de TF1 et LCI, ce qui devrait garantir plus de quinze minutes d’expression par candidat en temps cumulé, dont une introduction et une conclusion. Ruth Elkrief promet que les deux journalistes demanderont « du concret », car « c’est là, selon elle, que réside aujourd’hui le scepticisme des Français ».
Les téléphones proscrits pendant la soirée
Autre différence par rapport au 20 mars, il sera défendu aux candidats d’utiliser leur téléphone. Lors du premier débat, François Fillon avait échangé avec son entourage et ses soutiens.
Cette fois, selon BFM-TV, le staff de Benoît Hamon a soulevé la question lors des échanges préparatoires, et une majorité de candidats a demandé à ce que soit adoptée une règle proscrivant les téléphones des pupitres.
La relative sérénité qui entoure la préparation de ce débat contraste avec les affres que rencontre France Télévisions dans l’organisation de son rendez-vous du 20 avril. Cette différence est à l’avantage de BFM-TV, dont le directeur général, Hervé Béroud, se plaît à rappeler qu’elle n’aura manqué aucun des grands moments de cette campagne, en diffusant, outre le rendez-vous de mardi, un débat lors de la primaire de droite, un autre lors de la primaire de la gauche, et même deux lors de la primaire d’Europe-Ecologie Les Verts.
Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? M. Béroud lorgne aujourd’hui l’entre-deux-tours, en se disant « partisan de l’organisation de deux débats », convaincu que « les candidats ont à y gagner ».
BFM-TV affiche déjà ses ambitions : « L’alliance TF1-France 2 [qui diffusent habituellement conjointement un débat unique lors de l’entre-deux-tours], qui date de l’ORTF, est dépassée », clame M. Béroud.
lemonde.fr