Acquittée le 28 mars en Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo n’est pas la première des épouses de chefs d’Etat à avoir été jugées pour leurs méfaits.
Simone Gbagbo, la « dame de fer »
Née en 1949, fille de gendarme, licenciée en lettres modernes, Simone Ehivet rencontre son futur mari, Laurent Gbagbo, à l’université d’Abidjan. Syndicaliste, elle est arrêtée et torturée sous le régime de Félix Houphouët-Boigny. Après l’autorisation du multipartisme, elle est élue députée en 1995, puis participe à la campagne présidentielle de son époux en 2000.
Devenue première dame, elle incarne la ligne dure de la présidence et se voit suspectée de soutenir des escadrons de la mort. Lorsque Laurent Gbagbo, battu aux élections en 2010, refuse de quitter le pouvoir, elle est à ses côtés pendant sa tentative de putsch raté qui fait des dizaines de morts.
Inculpée par la justice ivoirienne le 18 août 2011, elle est condamnée le 10 mars 2015 à vingt ans de prison pour « attentat contre l’autorité de l’Etat, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l’ordre public ». En 2012, la Cour pénale internationale, qui détient son mari, lance contre elle un mandat d’arrêt pour « crime contre l’humanité », l’accusant d’avoir soutenu les exactions des forces de sécurité pendant le putsch. Mais c’est à la cour d’assises d’Abidjan qu’a eu lieu son procès, et son acquittement par un jury populaire, le 28 mars.
Elena Ceausescu, la chimiste
Née en 1916 dans une famille de paysans, Lenuta Petrescu devient laborantine et rallie le Parti communiste roumain à l’âge de 21 ans. En 1947, elle épouse Nicolas Ceausescu, qui devient secrétaire général en 1965 et prend la direction du pays. Elle est promue directrice de l’Institut de recherches chimiques roumain, raillée par une partie de la communauté scientifique qui la surnomme « Codoi » – CO2 mal prononcé. En 1972, elle devient membre du Comité central, puis le second personnage politique du régime. En 1987, elle est nommée vice-première ministre.
Elle participe au régime totalitaire de son mari, autoproclamé « conducator »…