Sur la Canebière, le candidat de La France insoumise, au coude-à-coude avec François Fillon dans les sondages, a réuni près de 70 000 personnes selon les organisateurs.
Comme il y a cinq ans, où il avait tenu un de ses discours les plus marquants de sa campagne sur l’immigration, Jean-Luc Mélenchon a donné rendez-vous à ses partisans à Marseille, dimanche 9 avril, en début d’après-midi. Sur la Canebière, le candidat de La France insoumise, qui a réuni près de 70 000 personnes selon les organisateurs, a décidé cette fois d’évoquer la paix. Il est aussi revenu sur les intentions de vote en sa faveur qui sont en hausse ces derniers jours.
« Ce n’est pas la première fois que nous sommes si nombreux, si enthousiastes, mais un enthousiasme nouveau attise dorénavant notre ferveur, a-t-il notamment lancé. Ça s’entend, la victoire est à la portée de nos efforts. »
« Vous voici vous autres, le peuple central, celui qui aspire à vivre de son travail, de ses inventions, de ses poèmes, de son goût d’amour pour les autres. Et vous avez maintenu allumée sous la cendre la braise qui dorénavant incendie de nouveau nos clameurs et nos enthousiasmes. »
Evoquant la paix durant une grande partie de son discours, le candidat de La France insoumise a demandé à tous ses soutiens présents de respecter une minute de silence pour les migrants morts dans la Méditerranée. « Il faut aller à la racine des problèmes et les régler. L’immigration est toujours un exil forcé, une souffrance, a-t-il ensuite affirmé. Il est temps par-dessus tout de mettre un terme aux guerres qui ravagent les pays du sud. »
« Magnifique démonstration de force »
Meeting du candidat du Front de Gauche a l’election présidentielle 2017, Jean Luc Melanchon, sur le Vieux port de Marseille face a la Canebière
Pour M. Mélenchon, « les guerres n’ont jamais cessé d’être autre chose qu’une dispute pour accaparer les matières premières ». Il est ensuite revenu sur l’intervention américaine en Syrie décidée par Donald Trump qui n’a « aucun fondement, aucune légitimité internationale, qui n’est le fait que d’une seule personne ».
« Si vous voulez la paix, ne vous trompez pas de bulletin de vote. On ne prépare pas la paix en préparant la guerre. On prépare la paix en travaillant à la paix. »
L’eurodéputé a une nouvelle fois annoncé qu’il sortira la France de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) s’il est élu. Citant ensuite l’Ukraine et la Crimée, le candidat est revenu sur sa proposition d’une « conférence de la sécurité en Europe » qui « aurait à traiter de tous les problèmes surgissant ou ayant surgi entre l’Atlantique et l’Oural ».
Jean-Luc Mélenchon a fait ensuite le lien entre paix et écologie : « C’est en mettant l’écologie au poste de commande qu’on ouvrira la nouvelle ère. La planification écologique et le 100 % d’énergies renouvelables nous soustraient aux guerres liées aux énergies carbonées ».
A la fin de son discours, le candidat de La France insoumise s’est réjoui de de cette « incroyable, extraordinaire et magnifique démonstration de force » faite ce dimanche après-midi à Marseille.
Un nouveau meeting en hologramme
Trois semaines après sa démonstration de force place de la République à Paris, M. Mélenchon a tenté avec ce meeting de confirmer sa dynamique alors qu’il est désormais au coude-à-coude dans les sondages avec François Fillon. Le candidat de la droite tenait d’ailleurs au même moment, dimanche après-midi, un grand meeting à Paris.
S’il se dit aujourd’hui très « fatigué » par cette campagne, Jean-Luc Mélenchon, à deux semaines du premier tour, essaye désormais de convaincre les indécis, qui sont encore nombreux. Et il se pose désormais en homme présidentiable. « Je suis prêt à gouverner », a-t-il notamment déclaré lors du débat réunissant les onze candidats mardi 4 avril.
Vendredi sur le plateau de France 2, l’eurodéputé a affirmé avoir « rarement vu autant le peuple français se chercher », que cette année. « J’ai le culte de l’action populaire, mon optimisme est sans limites », a-t-il poursuivi. « Si nous devons gouverner, nous saurons le faire, le jour numéro un sera le jour numéro un et pas le numéro deux », a-t-il également lancé début avril en meeting à Châteauroux.
Pour la fin de cette campagne, Jean-Luc Mélenchon a ainsi décidé d’accélérer la cadence. Après le meeting de Marseille, il sera le 12 à Lille et le 16 à Toulouse. Le candidat de La France insoumise a également annoncé dimanche qu’il souhaite refaire un meeting en hologramme dans six villes de France simultanément, le 18 avril, à cinq jours du premier tour. Alors qu’il se trouvera à Dijon, ces doubles seront visibles à Clermont-Ferrand, Grenoble, Montpellier, Nancy et Nantes et Le Port, à la Réunion.