Plus de 50 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour sécuriser les 67 000 lieux de vote. Les candidats ont reçu des consignes de la DGSI.
Appuyés par les militaires de l’opération Sentinelle, plus de 50 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour sécuriser les 67 000 lieux de vote, a annoncé le ministre de l’intérieur, Matthias Fekl, dans un entretien au Journal du Dimanche daté 16 avril. « J’ai adressé en ce sens une circulaire à l’ensemble des préfectures tant sur les mesures de prévention à prendre que sur les éventuelles interventions en cas de difficultés », détaille-t-il.
Outre le risque terroriste, les forces de l’ordre veilleront également aux éventuels « débordements venant d’extrémistes de tous bords » entre les deux tours de scrutin, qui se tiendront les dimanches 23 avril et 7 mai.
« Aucune menace n’est écartée. Notre objectif est de permettre au suffrage universel de s’exprimer librement et sereinement. »
La menace terroriste est « permanente et de haut niveau, comme en atteste la multiplication des actes à Londres [cinq morts et une cinquantaine de blessés le 22 mars], Stockholm [quatre morts et quinze blessés le 7 avril] et ailleurs », rappelle-t-il, en affirmant que « 19 interpellations antiterroristes » ont eu lieu en mars en France, placée sous état d’urgence depuis les attentats djihadistes de novembre 2015.
« Menace précise » contre les candidats
En ce sens, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a mis en garde les principaux candidats à l’élection, assure le JDD, faisant état d’une « menace précise sur leur sécurité ou sur celle de leur QG de campagne ». Des notes d’informations détaillées auraient notamment été envoyées aux services de police chargés de leurs protections.
Preuve que le « risque terroriste est à son maximum », comme l’affirme Matthias Fekl, un dispositif de sécurité exceptionnel incluant la mobilisation de tireurs d’élite et de l’unité d’intervention du RAID a été mis en place lors du meeting de François Fillon, le 14 avril à Montpellier.
Un renforcement sécuritaire confirmé par l’entourage d’Emmanuel Macron, le candidat d’En marche !, qui déclare que « des démineurs passent par précaution avant chaque meeting ». Des renforts policiers ont également été mobilisés autour de son QG de campagne. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris chargé de la lutte antiterroriste.
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Transmission des résultats
Face aux risques de mobilisation que pourraient susciter les résultats, dans l’hypothèse notamment d’une présence de Marine Le Pen au second tour, Matthias Fekl affirme que, « quel que soit le scénario, la République ne saurait tolérer des troubles à l’ordre public ». « Il peut y avoir des débordements venant d’extrémistes de tous bords. Mais nous envisageons aussi de fortes mobilisations citoyennes et sincères dont il faudra assurer le bon déroulement », explique-t-il.
Pour éviter tout piratage informatique, « nous avons renforcé la sécurisation de la transmission des résultats », ajoute par ailleurs le ministre. « Nous avons travaillé avec l’Anssi [Agence nationale de sécurité des systèmes d’information] pour mettre en place un système fiable. Le 31 mars, ce système a pu être homologué. Tous les résultats seront centralisés au ministère de l’intérieur, et authentifiés », assure-t-il, en rappelant que, pour les législatives (les 11 et 18 juin), le vote électronique des Français de l’étranger a été annulé « car les conditions de sécurité n’étaient pas réunies ».
Interrogé sur la décision de ne pas distribuer la propagande électorale en Guyane, paralysée par un mouvement de grève générale depuis trois semaines, M. Fekl explique que c’était « matériellement impossible » : « Avec les barrages, la Poste a beaucoup de difficultés à acheminer le courrier. Ne pouvant envoyer le matériel de chaque candidat partout de manière égale, il a été décidé de ne l’envoyer nulle part. Le matériel sera disponible dans les mairies et sur Internet. »
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