Le secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, a évoqué « un processus politique qui conduirait au départ d’Assad ».
Donald Trump est en train de faire volte-face sur la Syrie. Au surlendemain de l’attaque à l’arme chimique qui a fait des dizaines de morts mardi matin à Khan Cheikhoun que Washington impute au régime syrien le ton monte à Washington.
Dans l’avion présidentiel qui le conduisait à Mar-a-Lago, où il doit rencontrer son homologue chinois, Xi Jinping, le président des Etats-Unis a dénoncé, jeudi 6 avril, l’attitude du président syrien.
« Ce qu’Assad a fait est terrible. Ce qui s’est passé en Syrie est une honte pour l’humanité et il est au pouvoir, donc je pense que quelque chose devrait se passer. »
Frapper l’aviation d’Assad
Selon le New York Times, le Washington Post ou CNN, l’administration américaine examine les possibles options militaires pour réagir. Des discussions détaillées sont engagées entre la Maison Blanche et le Pentagone sur ces possibilités. Il pourrait s’agir, entre autres, de clouer les avions des forces gouvernementales syriennes au sol ou d’autres types de frappes.
Pourtant, il y a tout juste une semaine, jeudi 30 mars, l’ambassadrice américaine à l’Organisation des Nations unies (ONU), Nikki Haley, affirmait vouloir travailler avec des pays comme la Turquie et la Russie pour trouver une solution politique de long terme en Syrie, plutôt que de se focaliser sur le sort du président syrien. L’ambassadrice américaine avait également évoqué la possibilité d’une action unilatérale américaine en Syrie. Le secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, affirmait, de son côté : « Le sort du président Assad, à long terme, sera décidé par le peuple syrien. »
Aucun doute sur la responsabilité du régime
Les sénateurs républicains John McCain et Lindsey Graham poussent le président des Etats-Unis à réagir. Dans un communiqué commun ils affirment que le président syrien « avait franchi une ligne » et devait « payer cher le prix de cette attaque horrible ». « Il s’agit d’un test pour cette nouvelle administration [Trump] mais aussi pour notre pays », affirment les deux sénateurs qui comptent parmi les critiques les plus constants de Donald Trump.
Le sénateur républicain Rand Paul a rappelé que toute action militaire en Syrie devrait au préalable être approuvée par le Congrès.
Le président doit discuter de ces options avec son secrétaire à la défense, Jim Mattis, plus tard dans la journée à Mar-a-Lago. D’autres échanges sont en cours, notamment entre le chef du Pentagone et le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, H. R. McMaster.
M. Tillerson, le secrétaire d’Etat, a déclaré pour sa part que le gouvernement américain n’avait « aucun doute » sur la responsabilité du régime d’Al-Assad dans l’attaque de Khan Cheikhoun, ajoutant que le président syrien ne devrait avoir à l’avenir aucun rôle en Syrie.
« Il est très important que le gouvernement russe étudie soigneusement son soutien au régime Assad. Nous envisageons une réponse appropriée [aux] violations de toutes les résolutions précédentes des Nations unies, des normes internationales. »
Le chef de la diplomatie américaine a fait cette déclaration impromptue à la télévision à l’aéroport de West Palm Beach en Floride où il a accueilli le président chinois, Xi Jinping, venu rencontrer son homologue américain, Donald Trump.
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